29 septembre
2011 Etape 74 7:00 Il fait encore nuit lorsque nous partons ce matin encore. La forêt promise est à proximité. Nous voyons une ombre qui s'avance. Une jeune dame s'adresse à nous en Anglais. Mon gars, il va falloir être à la hauteur. C'est bien connu, je maîtrise la langue de Shakespeare. Pauvre William, si tu savais... J'ai cru comprendre que notre interlocutrice demandait de se joindre à nous, car elle ne possédait pas de lumière et qu'elle ne voulait pas entrer seule dans le bois avec l'obscurité qui s'annonçait. Je me suis senti flatté. Car après tout, nous n'étions pas les premiers à passer... Je pense que la présence de Marie-Hélène l'a rassurée. En galant homme, je passe devant puisque j'ai une lampe et je m'efforce de repérer les petits pièges sur le chemin afin de bien les désigner. Nous parlons très peu, allez savoir pourquoi. Finalement, je me suis demandé, après coup si, dans ma vie, j'avais autant échangé en Englais. J'ai appris que cette jeune dame était partie seule, en avion de Corée, via l'Allemagne et Paris, pour faire le chemin depuis StJean-Pied de Port. Nous avons marché ensemble jusqu'à la route longeant l'aéroport. Notre pélerine a alors fouillé dans son sac, en a retiré un fond de plaque de chocolat pour le remettre à Marie-Hélène qui, se servant d'un carré, lui tend son chocolat. D'un geste, notre compagne nous fait comprendre qu'elle voulait nous remercier et nous quitte sans autre explication. |
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Marie-Hélène et son morceau de
chocolat.
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Il est 11 heures lorsque nous arrivons
à Monte de Gozo,
nous attendrons l'ouverture à 13 heures, le personnel procède à l'entretien. Combien de bâtiments dans cet ensemble? Au moins un trentaine, mais seuls les deux premiers sont utilisés pour l'accueil des pélerins. Nous trouvons bizzare de constater que des bâtiments non utilisés puissent être laissés ouverts ou, s'ils sont fermés, avec des lumières restées allumées. |
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Tous ces bâtiments qui ne servent à
rien. Au fond, un bar reste ouvert. Le restaurant est fermé. Les anciens locaux d'accueil sont une annexe bancaire. Comme dit Marie-Hélène, ça ressemble à un camp de concentration.
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Vers 15 heures 45, nous retrouvons un
asiatique que nous avaient présenté Pierre et Marcelle: Yoyo! Il nous reconnait. Après quelques échanges, nous rejoingnons notre chambre où il vient de s'installer, juste en face
de nous.
Il est navré des nouvelles que nous lui avons donnéesau sujet de nos amis vendéens. De toutes façons il ira à Finisterre à pieds. Il ne veut pas arrêter... |